Le prêt immobilier est l’un des prêts les plus octroyés en France. Pendant plusieurs années, il a eu bonne presse. Pourtant, à un moment de l’histoire, les banques ont dû revoir à la baisse leurs conditions. Les 5 dernières années ont été les plus favorables au crédit immobilier comme on peut le constater sur Cicv.
L’année 2017 promet un renouveau avec une hausse des taux. Qu’est-ce qui explique ses variations intermittentes du prêt immobilier surtout en France ? Faisons-le le tour de la question.
Des critères d’éligibilité très serrés
L’engouement pour le crédit immobilier vers 2010 a poussé les banques à durcir leurs critères d’éligibilité. En effet, il fallait remplir bon nombre de critères très sérieux pour se voir accorder un prêt immobilier. Entre autres, il faut :
- Rassurer sur sa situation professionnelle en ayant un revenu stable sur au moins 8 à 12 moins, voire 2 à 3 ans pour les professions libérales,
- être inattaquable financièrement sur les 3 mois précédents la demande de prêt en ayant un comportement d’épargne régulier
- solder ses autres crédits pour baisser au mieux son taux d’endettement et hausser le taux de remboursement.
- Faire un apport personnel d’au moins 10% en plus des frais notariaux et des garanties.
Avec des contraintes aussi peu rassurantes en plus des exigences sociales, le crédit immobilier a eu du plomb dans l’aile.
Les années de vache maigre et la guerre des chiffres
Si le crédit immobilier (lire ici un article à ce sujet) a broyé pendant un moment, c’est en raison de l’ambivalence créée par le jeu de chiffres entre les taux. En effet, de 2000 à 2007, la valeur des transactions de ventes de biens frôlait les 800.000 millions d’euros avec un taux d’intérêt de 4.17%.
La chute à environ 3.5% de ce taux à partir de 2004 jusqu’en 2005 a boosté les ventes estimées à 900.000€. À partir de 2008, le secteur a connu un pic de 4.91 et ça a été l’élément déclencheur de la chute. Le secteur est resté instable jusqu’en 2016 et les taux n’ont pas cessé de baisser pour atteindre 1.73%. Ça a été l’élément le plus déterminant de la ruée vers l’immobilier.
Une ruée vers l’achat de biens vite contenue
Certains ménages ont, par cette manœuvre, vu leur pouvoir d’achat augmenter. Ce qui les rendait plus éligibles à un crédit immobilier. Cette augmentation était de l’ordre de 29% à cause de la baisse enregistrée de 2008 à 2016.
Au fil des années, plus les taux étaient bas, plus le secteur de l’immobilier florissait. Dès 2015, les tendances étaient favorables à une hausse de la demande de biens. À partir de 2016, ça a été l’apothéose. Les taux avaient atteint le record historique de 1.4% pour un prêt sur 20 ans. En gros, pour un bien à 200.000€, les mensualités étaient de 1000€ et sans apport. Mais ça n’a pas duré bien longtemps. (voir ici)
Ceux qui avaient en projet de se lancer seront bien déçus. Une hausse annoncée pour 2017 devrait calmer les ardeurs. À quelle hauteur ? Personne ne saurait encore le dire. Les professionnels espèrent tout de même que le mouvement ne soit pas brusque au risque de ralentir les transactions.