Le parfum est souvent considéré comme secondaire par les hommes et femmes du XXIème siècle, au profit du maquillage ou de la musculation. En effet, notre société accorde une place de choix à l’aspect visuel au détriment de l’aspect olfactif. Ainsi, aujourd’hui si l’on veut plaire, il faut flatter les yeux plus que l’odorat. Pourquoi le parfum nous humanise ? Pourquoi n’occupe-t-il pas une place de choix plus importante dans nos salles de bain ? Comment est-il instrumentalisé ?
La noble histoire du parfum
Durant l’Antiquité, le parfum est l’apanage des dieux et déesses, et des rois et reines. Le parfum n’est pas directement appliqué sur la peau, mais il est utilisé pour les ambiances, comme le rituel royal du bain. Au cours du Moyen-âge, le parfum évolue peu. Il est alors importé d’Orient et reste des privilèges royaux et seigneuriaux. Vient ensuite la Renaissance, période durant laquelle le métier de parfumeur s’institue, grâce aux essences venues des Amériques et des Indes et à la nouvelle passion du raffinement.
Puis, le raffinement cède la place au vulgaire – pourrait-on dire aujourd’hui en toute liberté sans risquer l’échafaud-, c’est-à-dire que les courtisans du Roi Soleil utilisent le parfum pour dissimuler des odeurs pestilentielles omniprésentes. Il faut attendre la Révolution industrielle pour que le progrès technique, le développement de la chimie, et une première démocratisation de la société donnent en quelque sorte ses lettres de noblesses au parfum.
Acheter l’image plus que l’effluve : le triomphe du visuel
Aujourd’hui, il existe des parfums de marque dont le prix est élevé, des parfums dits bon marché, et des parfums naturels à des prix raisonnables. Les parfums de marque sont ceux qui ont le plus la cote, malgré des prix très élevés qui augmentent chaque année. Quel est le leitmotiv des adeptes ?
En effet, la plupart des adeptes de parfum optent pour les grands noms de parfum, anciens et nouveaux. Depuis quelques années, les marques investissent massivement dans des campagnes de publicité pour promouvoir les indémodables ou les nouveaux parfums. Le thème principal de ces publicités est la séduction voire l’envoutement, mettant en valeur les attributs traditionnels féminins et masculins. Ainsi, les adeptes opteraient plus pour un nom associé à une image publicitaire que pour l’odeur du produit.
Un second raisonnement quant au choix du parfum semble s’ajouter au premier ; le parfum doit être fort. Or, un parfum fort est-il toujours aussi raffiné ? Le parfum subit-il une logique de performance, de sorte qu’il est instrumentalisé pour conquérir les espaces ?
Le parfum naturel : authentique, sain et… engagé
Le parfum naturel est composé de matières premières naturelles, et non synthétiques. Ces matières premières peuvent même être biologiques si le parfum est certifié biologique. Les matières premières naturelles correspondent aux huiles essentielles et aux extraits de résines ou de fleurs.
Les parfums naturels sont moins forts que les parfums synthétiques, leur visée est de sublimer – à condition que le parfum se marie à votre peau – l’odeur naturelle de votre corps plus que de dominer un wagon de métro par sa puissance. De plus, ils seraient plus sains pour la santé.
Enfin, choisir un parfum naturel c’est rendre au parfum ses lettres de noblesse et laisser de côté un modèle de performance aliénant.