Parmi les premiers prototypes de la voiture autonome, la Google Car, summum de l’intelligence artificielle, est l’incarnation même du concept. Pas de pédales, pas de volant, pas de conducteur. Ou comment un fantasme de gamin abreuvé de romans futuristes se matérialise progressivement devant nos yeux.
Un fantôme au volant ?
Imaginez que vous marchez sur un trottoir, un café à la main. Vous sifflotez, il fait chaud et le ciel est bleu. Soudain, vous voyez, du coin de la rue, débouler une étrange voiture au design rappelant un croisement entre un œuf et un berlingot. Le truc, c’est que personne ne la conduit.
Illusion d’optique ? Preuve irréfutable de l’existence des spectres et autres farfadets, qui se baladent désormais sur les routes ? Non, vous avez vu passer un véhicule sans conducteur, ou voiture autonome.
Petit rappel : il faisait chaud et le ciel était bleu, vous aviez un café à la main… Vous étiez certainement quelque part en Californie. A Mountain View, dans la Silicon Valley, près de chez Google. Ah oui, et la voiture en question était une Google Car.
Une technologie du futur
L’automobile n’échappe pas à l’évolution frénétique de la technologie. Le vieux rêve de la voiture sans conducteur, qui a fait les beaux jours de la science-fiction du XXe siècle (aux côtés des bagnoles volantes façon Retour vers le futur 2), est désormais à portée de roue.
La voiture autonome n’a plus besoin de son conducteur. Inspirée du système du pilotage automatique dans les avions, elle est bardée de capteurs – sur les roues, sur le toit – qui émettent et réceptionnent toutes les données nécessaires pour un déplacement sûr.
Le GPS embarqué, les radars et le lidar (un radar à technologie laser) s’assurent que le véhicule maîtrise parfaitement son environnement et puisse rouler tout seul. En vous emmenant à destination, bien sûr, mais surtout sans heurter véhicules, objets divers ni humains.
Beaucoup d’avantages, peu d’inconvénients
Quels sont les avantages d’une voiture autonome ?
- Moins d’accidents de la route, donc moins de morts
- Une réduction drastique des embouteillages
- La possibilité offerte aux handicapés et aux aveugles de se déplacer sans aucune aide extérieure
- Plus besoin de se fatiguer au volant
- Plus besoin d’avoir à supporter le blabla du chauffeur de taxi ou ses choix radiophoniques douteux
Le seul souci ? Parfois, l’imperfection du conducteur est nécessaire. Et si votre voiture autonome, si respectueuse du code de la route, restait coincée toute la journée devant un passage piétons très fréquenté parce qu’elle n’aura pas été programmée pour forcer son chemin ?
Naissance de la Google Car
Le projet de voiture autonome de chez Google est dévolu à Sebastian Thrun, ancien directeur du Stanford Artificial Intelligence Laboratory et co-inventeur de Google Street View.
Au départ, Google a lancé son expérimentation avec une flotte composée de plusieurs Toyota Prius, Audi TT et Lexus transformées pour l’occasion. La Google Car est la nouvelle étape de cette aventure : une voiture sans volant ni pédales, autonome de pied en cap, exclusivement dessinée par la firme.
La Google Car ne dépasse pas 40km/h, déploie une autonomie de 130km sur batterie électrique (en prenant pour base la technologie Lexus) et, depuis l’été 2015, elle a quitté les pistes d’essais de Google pour circuler sur les routes de Mountain View.
Si l’en croit les projets commerciaux de la firme, vous devriez pouvoir prend le volant… non, appuyer sur les pédales… non, pardon, vous faire conduire par une Google Car d’ici à 2020.
Pour plus de détails, vous pouvez jeter un œil à ce site.
Un véhicule en constant apprentissage
Jusqu’à présent, la Google Car a été impliquée dans une dizaine d’accidents, mais aucun n’a pour origine la voiture elle-même. C’est un fait : même pour l’intelligence artificielle de Google, le coupable sur la route, c’est toujours l’autre !
Les voitures autonomes enregistrent les données de l’accident et apprennent des circonstances, gagnant en expérience. L’ordinateur embarqué est plus attentif qu’un conducteur humain, et surtout il ne fait jamais d’erreurs.
Google a prouvé que cette technologie fonctionne : ses voitures ne rentrent ni dans les objets, ni dans les gens. Les cyclistes sont en sécurité, autant que les piétons. Il faudrait juste que les autres conducteurs fassent l’effort de ne pas bousculer l’arrière-train de la Google Car.
Et espérer que cet enchevêtrement d’algorithmes et de capteurs ne nous joue pas un remake de l’ordinateur HAL 9000 dans L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, et ne devienne pas fou. Qui sait, sinon, si votre voiture ne risque pas de vous emmener faire un tour à Las Vegas sur une impulsion personnelle ?