Si les sites de rencontres ne manquent pas – Meetic, Be2, Amoureux.com, eDarling, etc. – les applications mobiles, sur le sujet, sont beaucoup plus rares. N’en déplaise à Tinder qui a su s’adapter au support et se faire une place sur ce segment…

tinder

L’application Tinder en détail.

L’idée, ici, n’est pas de jouer sur l’aspect, sérieux ou pas, des rencontres, comme le font les nombreux sites Internet dédiés : la volonté de l’application Tinder est d’y apporter du « fun », en jouant aussi bien sur la dimension sociale et technologique que géographique.

Le nom « Tinder » n’est pas anodin : au delà de sa brièveté, appréciée pour les apps, son étymologie fait référence à la matière combustible qui permet à un feu de démarrer. Plus précisément, il s’agit d’un élément qui prend deux corps, les met en contact et provoque l’étincelle pour faire le feu. Une métaphore puissante et astucieuse, non ?

La force de cette application est de revenir à l’essentiel : si le « politiquement correct » incite les sites de rencontres à privilégier les affinités, Tinder ose baser la rencontre sur le physique, un critère qui reste – malgré ce que l’on dit – déterminant. Le patron de la société, Sean Rad souligne que « tout est pensé pour se concentrer sur la photo. Aujourd’hui, on accorde une importance indéniable au physique, et ce physique détermine si l’on va apprécier le mental – C’est comme une rencontre réelle mais plus cool ».

L’application repose ensuite sur trois concepts clés : l’aspect mobile, local et social. Le tout, à travers une utilisation extrêmement simple, qui séduit tous les publics. L’inscription se fait via Facebook, on récupère en même temps, sur le réseau social, des photos et une géolocalisation automatique fait le reste.

En quelques secondes, une dizaine de photos apparaissent. Et là, sur chaque photo / profil vous avez deux choix : vous « likez » ou vous cliquez sur « aucun intérêt ». Ensuite, les personnes appréciées sont averties, via l’application et sont amenées, elles aussi, à faire le choix fatidique. Si elles « likent » également, le « match » (rencontre) peut commencer…

FIS Snowboard World Cup

Un coup de « booste » signé Jamie Anderson

Naturellement, ce procédé prête à de nombreuses critiques mais il faut lui concéder que si l’argument physique ne fait pas tout, il n’est pas moins important. Et ici, même s’il y a une petite description et quelques mentions de centres d’intérêt, le principal atout reste la photo – qui vaut mieux que des mots (mais attention, tout de même, aux arnaques bâties sur de fausses photos) …

La rencontre devient – par le biais de Tinder – un jeu mêlant excitation et stress, lorsqu’il conduit à un « match ». Naturellement, si cela peut flatter l’égo de certains, d’autres peuvent vite être désarmés, face à des absences de « Like »… Mais, n’est-ce pas le principe même du jeu ?

Mais, un an après sa création, c’est un succès incontestable – d’ailleurs, il a enregistré l’un des plus forts taux de croissance de l’App Store. Et compte aujourd’hui, plus de 750 millions de membres, dans le monde entier. Déjà, en décembre 2013, chaque jour, se mettaient en place, 5 millions de « matches », depuis, ce chiffre a doublé, pour passer à 10.

Il faut dire que l’application a profité d’une publicité incroyable, faite par l’athlète américaine Jamie Anderson, aux JO de Sochi. Lors d’une interview, la médaillée d’or en slopestyle a tout naturellement avoué utiliser Tinder, pendant la compétition : le résultat fut immédiat, une croissance de + 400 % par jour.