Si vous ne supportez plus les boîtes de nuit parisiennes, hantées par d’éternels séducteurs à la petite semaine, et que vous avez juste envie de trinquer avec des potes en écoutant de la bonne musique sans faire souffrir vos oreilles ou votre portefeuille, optez pour le bar musical. La preuve, s’il en fallait, que Paris vit toujours, y compris la nuit.
Paris jusqu’au bout de l’ennui ?
La nuit parisienne n’est plus ce qu’elle était : toutes les études le disent. Une enquête publiée en 2014, titrée par provocation « Pourquoi les nuits parisiennes sont nulles ? », avait eu le mérite de mettre la lumière sur la raréfaction de la vie nocturne dans la capitale, pour des raisons variées : offre peu diversifiée, manque de transports et de sécurité, etc.
Pourtant, ce qui se passe dans une ville à la nuit tombée influe grandement sur son rayonnement, donc sur son attractivité. Et il devient de plus en plus clair que, pour les noctambules, les fêtards et autres personnages vivant sous les néons des bars, Paris a perdu de son intérêt. Au profit de villes comme Berlin ou Budapest.
Pour y remédier, la mairie de Paris a mis en place un conseil de la nuit, composé de riverains, d’élus, de policiers et d’experts ès fiesta. Histoire de régler le premier souci ingérable de la vie nocturne : l’opposition quasi-systématique entre les établissements et les fêtards d’un côté, joyeux et bruyants, et les riverains de l’autre, soucieux de la qualité de leur sommeil.
Une alternative indépendante et sympa : le bar musical
Pendant que les politicards discutent, les établissements développent des idées pour attirer de nouveau la clientèle, et pour que la nuit parisienne vive toujours. Sans attendre les décisions des soi-disant experts de la gaudriole.
Peu sensibles aux « Pierrots de la nuit » mis en place par la mairie, ces artistes payés (cher) pour mimer aux saoulards qu’ils devraient brayer moins fort, les bars parisiens s’enferment dans leurs caves et leurs arrière-salles pour proposer concerts et sets électro à un public de trentenaires, moins incontrôlable.
Si vous faites partie de ceux qui préfèrent éviter les boîtes de nuit, devenues les repères d’adolescents en manque d’alcool et de dragueurs invétérés (et fatigants), rabattez-vous sur ces bars qui se transforment, le soir venu, en scènes musicales pointues et éclectiques.
De la musique et des lieux pour tous les goûts
Quels que soient votre style, vos goûts, vos préférences, le bar musical à Paris se distingue par une offre pléthorique et originale. Rock, pop, hip-hop, électro, techno, funk, jazz, musiques du monde ou chanson française, tout y passe. Certains bars invitent des groupes à venir pousser la chansonnette, d’autres donnent carte blanche aux DJs jusqu’à ce que l’aube vienne rappeler les danseurs à l’ordre.
Les établissements sont aussi variés que les sons qu’ils proposent : café-concert cosy équipé pour un bœuf jazzy parfait, bar de la taille d’un placard où l’on se trémousse sur des sonorités salsa, caves voûtées improvisées en dancefloors ou en salles de concert acoustique…
Et, pour les amateurs d’insolite : le bar musical installé sur une péniche (voire sur une jonque chinoise, dans le 13e arrondissement) où l’on sert des cocktails au rhum arrangé pour diffuser dans l’air un parfum d’exotisme… Tous les goûts sont dans la nature, et dans la capitale.
Bar musical à Paris : notre sélection
Boire un verre en profitant de l’ambiance musicale, et sans avoir besoin d’enquiquiner le voisinage, c’est possible. Voici notre sélection totalement subjective :
- Le Zéro Zéro – preuve que l’être humain est compressible dans un espace minimal, surtout le week-end. Du côté de Bastille.
- L’International – bières au rez-de-chaussée, scène au sous-sol pour groupes émergents, plutôt dans une veine pop-rock : que du bonheur. Près de la rue Oberkampf.
- Le Chinois – installé dans les locaux d’un ancien restaurant asiatique, ce lieu d’une exquise simplicité invite des figures montantes du rock indépendant. A Montreuil (parce que Paris, c’est aussi sa petite couronne).
- Le Café Oz – autrefois positionné sur les Grands Boulevards, le (magicien) Oz s’est déplacé mais n’a pas changé de style : dancefoor plein à craquer et musiques variées. Proche de Châtelet.
- Le 9b – petit frère du club de billard de la rue Saint-Maur, cet établissement aux prix raisonnables soigne sa sélection musicale. Boulevard de la Villette.
- La mécanique ondulatoire – entre bar à cocktails et bazar d’objets rétro, vous trouverez une alternance de groupes dans tous les styles et de DJs. Quartier de Bastille.
Alors, quel est le programme pour ce soir ? Variété franchouillarde ou riffs sauvages sur guitare électrique ? Quel que soit votre choix, la nuit (parisienne) vous appartient.