Il y avait les gendarmes de Saint-Tropez, immortalisés par Louis de Funès et Michel Galabru ; il y a désormais les Gendarmes de la BD, véritables forces du désordre qui pratiquent leur art de la maladresse dans 14 tomes parus à ce jour chez Bamboo Éditions. Faites connaissance avec des gens d’armes pas vraiment dangereux.
BD Les Gendarmes : un P.V. dans la mare
Dans la série des « jobs » créée au sein des éditions Bamboo, on trouve aussi bien les pompiers et les professeurs que les moniteurs d’auto-école. Mais leurs gendarmes ont une place à part : parce que ce sont des représentants de l’ordre que l’on adore détester.
Même si leur image a régulièrement été moquée, et pas seulement lorsque le maréchal des logis-chef Cruchot a trimballé sa carcasse dans les inénarrables films de la série des Gendarmes de Saint-Tropez, on les aime quand même bien, nos militaires au képi.
La bande-dessinée éditée chez Bamboo leur rend hommage avec des gags simples mais toujours efficaces, inspirés de faits réels ou extraits de l’imagination débordante (et parfois insolite) de leurs auteurs, depuis plus de 15 ans et 14 volumes.
Les gendarmes font la peau lisse
La BD Les Gendarmes résulte d’une rencontre. Henri Jeanfaivre n’officie pas encore sous le pseudonyme de Jenfèvre lorsqu’il tombe sur Olivier Sulpice. Les routes des deux hommes se croisent en 1993 alors qu’ils effectuent leur service militaire… dans la gendarmerie nationale !
Ensemble, ils fondent le studio Bamboo Grafic, une société qui propose de vendre de la BD aux agences de pub. Puis Sulpice crée en 1997 Bamboo Éditions, sans Jenfèvre qui préfère garder son indépendance pour dessiner en toute liberté, mais sans jamais se trouver très loin de là.
Bamboo Éditions publie d’abord essentiellement du Jenfèvre-Sulpice, notamment la BD Les Gendarmes, dont Sulpice écrit les scripts. Ils sont bientôt rejoints par Christophe Cazenove (à ne pas confondre avec Bernard Cazeneuve, notre actuel… ministre de l’Intérieur) qui collabore à l’écriture des Gendarmes, entre autres.
Ce n’est que progressivement que les éditions Bamboo intègrent des auteurs extérieurs, comme c’est le cas pour Pica et Erroc avec leur série Les Profs.
Comme des lions en case
À la fois piquante et bienveillante, la BD Les Gendarmes invite ses lecteurs à assister aux dérives quotidiennes d’une bande de militaires plus ou moins doués. Anonymes et uniformes jusqu’au tome 4, les personnages s’affinent progressivement et acquièrent des caractéristiques qui les individualisent.
Au fil des gags, on croise ainsi la route de Sylvio, dont le passe-temps favori consiste à observer les demoiselles à l’aide de ses jumelles ; Mirette, la blonde de la bande, particulièrement douée pour renifler les fripouilles ; JP, sympathique imbécile qui a préféré devenir gendarme plutôt que boucher ; ou Leteigneux et son goût immodéré pour les P.V.
L’imaginaire humoristique des auteurs se déploient dès la couverture de la BD, le titre de chaque tome rivalisant d’inventivité dans le jeu de mots : « Flagrant délire », « Radar-dare » ou encore « Coffré surprise ». De quoi ravir les amateurs de contrepèteries et de calembours.
Vous trouverez ici une liste des tomes sortis à ce jour.
Sous les P.V., la plage
La BD prospère sur les gentilles inimitiés qui peuvent exister entre les gendarmes et les policiers. Ainsi ce gendarme qui signale un cambriolage à la police alors qu’il se trouve sur les lieux, pour éviter une trop encombrante paperasse.
Ou cette formation consciencieuse en vue d’une mission des gendarmes au milieu d’un manifestation, avec l’officier qui avertit ses troupes et les prépare psychologiquement à une confrontation contre… des CRS !
Avec ces gendarmes-là, les radars et les alcootests s’avèrent plus utiles que jamais. Mais pas de risques : ce sont eux qui risquent la contravention !