« Rire est le propre de l’homme » déclarait François Rabelais dans son œuvre Gargantua au XVIème siècle. Même si l’on pourrait analyser cette citation pendant des heures, elle n’est pas d’un grand secours lorsque le fou rire s’empare de nous alors que la situation ne s’y prête pas, et nécessite même un grand sérieux. Malheureusement, le fou rire se contrôle difficilement, aussi solennel soit l’événement auquel vous assistez. Or, rire dans une situation qui ne s’y prête pas est socialement fâcheux. Si le rire vous investit facilement et que vous êtes coutumier du fou rire, voici quelques conseils pour comprendre le rire et parvenir à l’arrêter.
Qu’est-ce que le rire ?
Le rire est inné, il ne nécessite pas d’apprentissage particulier. Il s’agit d’un comportement reflexe, c’est-à-dire d’une réponse musculaire involontaire, qui exprime un sentiment de joie, d’amusement ou de nervosité. Ces sentiments sont exprimés au travers de très courtes expirations et parfois de sons peu articulés. En effet, les deux parties du corps les plus touchées par le rire sont les muscles faciaux, respiratoires et ceux du larynx. C’est pourquoi, lorsqu’on rit, le ventre se contracte et on affiche un très large sourire.
Comment est accepté le rire dans notre société occidentale ?
Autrefois en France, le rire était plutôt mal accepté à la cour par la noblesse et plus tard par la haute bourgeoisie car le ventre était considéré comme vulgaire, or le rire sollicite le ventre. Aujourd’hui, le rire est mieux accepté socialement en France (nous sommes, après tout, les champions de la comédie familiale au cinéma), mais n’est pas le bienvenu partout.
En effet, il semblerait que le rire soit accepté et même apprécié quand il est « de bon ton » de rire, c’est-à-dire quand notre culture commune, voire notre histoire commune, nous le dicte. Dans d’autres situations, la citation de Desproges « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » se vérifie, car plusieurs personnes qui ont la même culture peuvent rire aux éclats, quand d’autres ne sont pas réceptifs.
Ainsi, tout dépend de l’humour de la personne, de son humeur, mais aussi de son éducation, car les individus élevés dans ce type d’univers ont appris à réprimander le rire.
Quelles sont les causes du rire ?
- Le stimulus social : Un individu rit douze fois plus en communauté que seul. Le rire amène les personnes d’un groupe à se lier entre elles, d’autant plus que le rire est communicatif. Ainsi, vous n’aviez probablement pas envie de rire jusqu’à ce que deux personnes proches de vous se mettent à rire. Vous avez un doute ? Allez voir une bonne comédie française en salle, entouré d’un public enthousiaste, et vous pourrez constater combien il est communicatif, ce rire !
- Le stimulus psychique : une des causes du rire peut aussi résider dans la perception des situations. Ainsi, lorsqu’on assiste à une scène comique, qu’on est soulagé, ou qu’on veut se défendre, on est susceptible de rire.
- Le chatouillement : le chatouillement est un contact primitif, il provoque la réponse sensorielle du cerveau qui provoque le rire sans que l’individu n’aie aucune prise sur le réflexe.
Comment contrôler le fou rire ?
Le fou rire est par définition incontrôlable, comme le montrent les expressions qui s’y rapportent, à commencer par le fou rire lui-même ou « être secoué d’un rire ». Si on ne peut contrôler le fou rire, est-il possible de l’encadrer ? Voici quelques techniques :
- Concentrez-vous sur autre chose que ce qui a déclenché le rire : ne regardez pas la chose, ne repensez pas à la situation, ou ne fixez pas la personne qui vous fait rire. Pour cela, concentrez toute votre attention sur d’autres objets.
- Fuyez : si vous avez la possibilité de vous éclipser du lieu qui vous fait rire, n’hésitez pas. Il vaut mieux s’absenter quelques instants, d’autant plus qu’un rire réprimé a des chances de ressurgir et peut être encore plus virulent que le premier que vous avez réprimé.
- Pensez à des souvenirs douloureux ou à la misère du monde : en dernier recours, quand la situation est désespérée, vous pouvez penser à quelque chose de triste pour endiguer le rire.