Avons-nous tous un accès identique aux soins et aux services médicaux ? La question prête à sourire et pourtant, des drames viennent nous rappeler bien souvent la dure réalité des « déserts médicaux », ces zones qui sont qualifiées de « potentiellement en danger » en matière d’accès aux soins. Ce ne sont pas uniquement les petits villages dans des départements du centre de la France qui sont concernés par ce problème, loin de là !
2,5 millions de personnes vivent dans un « désert médical »
Selon l’édition 2015 des Atlas régionaux de la démographie médicale publiés par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), 2,5 millions de français vivent dans une zone tendue sur le plan de l’accès aux soins, ces fameux déserts médicaux. Il s’agit parfois de sous-Préfecture, d’arrondissements de grandes villes, de petites communes éloignées… Comment l’organisme est-il parvenu à ce chiffre ?
En se penchant sur plus de 2 000 « bassins de vie », et en y étudiant les chiffres des effectifs et de la densité des professionnels de santé, par rapport à la population. « A titre d’exemple, si la région Midi-Pyrénées dispose d’une démographie médicale satisfaisante (densité forte), l’analyse du CNOM fait apparaître de très grosses difficultés en matière d’accès aux soins de premier recours sur le territoire du Grand Toulouse puisque le nombre de médecins généralistes diminue de -7.6%, sur la période 2007/2015, alors que la population générale augmente de 5.4% ».
Parmi les régions les plus touchées par ce phénomène, le Centre, le Poitou-Charentes ou encore la Haute-Normandie. Dans ces zones, il est difficile pour un médecin généraliste de trouver un successeur ! Peu de remplaçants, et cette situation évolue encore ! « Si la France n’a jamais dénombré autant de médecins, une part importante d’entre eux est aujourd’hui retraitée. A titre d’exemple, l’Aquitaine, l’Ile de France et PACA comptent plus d’un quart de retraités » explique le CNOM.
Le nombre de maternités en recul inexorable en France
Le nombre de maternités a été divisé par trois en quarante ans en France. Les établissements dits les « moins techniques » (niveau I), qui ciblent avant tout des accouchements jugés à bas risques, sont les plus touchés par ce phénomène.
Un véritable regroupement de structures a eu lieu, au détriment de plus petites structures qui servaient pourtant à mailler le territoire. La part des naissances dans des maternités privées ou cliniques mutualistes recule, les hôpitaux étant les grands champions. On note au passage avec cette évolution une multiplication des déclenchements, des césariennes, et la généralisation de la péridurale…
En 2012, un drame a relancé le débat sur les déserts médicaux. Une jeune femme qui se dirigeait vers une maternité située à une heure de route de chez elle a perdu son bébé. Selon Michel Antony, président de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, aujourd’hui « plus de la moitié des femmes accouchent à une demi-heure ou plus de leur domicile alors que moins de 15% sont dans ce cas en Île-de-France et dans le département du Nord ».
La situation est-elle vouée à évoluer encore dans ce sens ? Le Gouvernement a mis en place des actions pour lutter contre les déserts médicaux, notamment en prenant l’engagement de garantir l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes en 2017. Développement du nombre de médecins généralistes formés à l’aide médicale d’urgence, multiplication du nombre de médecins correspondants du Samu… mais les déserts existent encore !
Pensez notamment à un accompagnement via votre mutuelle, et à une couverture de vos frais de santé non-remboursés par la Sécurité Sociale, pour ne pas avoir à courir à l’autre bout du département en cas d’urgence !
Pour ne pas se retrouver pris au piège de ces déserts, redoublez de vigilance à propos de votre protection santé. Demandez à votre assureur s’il propose une application d’assistance médicale (telle que l’application MAPA Assistance proposée par la MAPA à ses sociétaires) pour contacter facilement les numéros d’urgence et permettre aux professionnels de santé de retrouver facilement vos informations médicales (groupe sanguin, allergies, médecin traitant…).