L’année 2019 ne présage encore aucune bonne nouvelle en matière de rentabilité pour les banques en France. En effet, pour cette nouvelle année, il sera encore ardu pour elles d’afficher un bon rendement. Cela est dû à la rudesse de la concurrence, à l’application des taux bas et aux coûts des derniers changements subis par le secteur bancaire.
Les banques de détail : vers une stabilisation du chiffre d’affaires
Au niveau de la banque de détail, on présume une stabilité du produit net bancaire (le chiffre d’affaires des banques). Une stabilisation qui sera tributaire du mode d’augmentation des taux, a annoncé le directeur senior de l’agence de notation S&P Global Ratings, alias Nicolas Malaterre, à l’occasion de la conférence de presse annuelle de l’agence.
La forte concurrence entre les banques françaises
À côté de la pratique des taux bas, les banques en France doivent faire face à une concurrence extrêmement dure. Une compétitivité renforcée avec la montée en flèche des banques mobiles et des plateformes en ligne. Toujours selon l’analyste de l’agence de notation, il sera plus difficile d’accroître les commissions en raison de cette forte concurrence. Une forte concurrence qui impacte également sur les marges de crédits, car les banques ont été obligées de réduire leurs taux d’intérêt pour attirer les potentiels emprunteurs.
Le coût de la réalisation des plans stratégiques
L’exécution des plans stratégiques est un autre facteur qui pèse sur la rentabilité des banques françaises, selon les dires de la S&P Global Ratings. En effet, les coûts de la numérisation et de la conformité à la règlementation ont des répercussions sur les bénéfices réalisés. De plus, les frais d’exploitation des banques en France demeurent dispendieux alors que les programmes d’amélioration sont moindres, affirme l’agence lors de sa déclaration. De ce fait, les banques ne tirent aucun profit des plans stratégiques qu’elles mettent en œuvre (à leur frais), a souligné l’analyste de l’agence. Ces plans incluant une implantation plus étendue des agences bancaires dans d’autres pays de l’Europe et une numérisation des prestations bancaires qui est plus récente que dans les pays nord-européens, a expliqué le responsable analytique de l’Europe de l’Ouest, Pierre Gautier.
Une pression atténuée sur les marges d’intérêt et la rude concurrence
L’agence de notation &P Global Ratings souligne cependant le modèle diversifié de banque universelle, caractérisant les banques françaises ainsi que les ressources en assurance et en gestion de capitaux qui réduisent la pression sur la forte compétition et les marges d’intérêts. Pierre Gautier a de même ajouté que vu la baisse de marché pour le secteur bancaire en Europe, chacun devra revoir ses attentes. Effectivement, à la suite de la crise financière en 2008, il ne faut pas espérer afficher les mêmes résultats qu’auparavant de la part des banques, a-t-il déduit, tout en réaffirmant les efforts des banques en termes de règlementation et de diminution des risques. Suivez votre Magazine de finance pour plus d’infos concernant le secteur bancaire et les actualités financières.