Le 4 février 2004, le site thefacebook fait son apparition sur le Net. En anglais, ça signifie le trombinoscope. Il est destiné à mettre en relation les étudiants de l’université de Harvard. Son succès est immédiat, en 24 heures, 1 200 profils sont créés sur la plateforme. Très vite, le réseau s’ouvre à d’autres universités, puis à des grandes entreprises de la Silicon Valley. Il devient « the place to be » et marche sur les pas de Myspace, le réseau social numéro 1 de l’époque.
Dix ans après, Facebook qui a changé entretemps de nom de domaine, est devenu un poids lourd du Web. L’entreprise revendique plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde. Le réseau social, coté en bourse depuis mai 2012, serait le deuxième site le plus visité de la planète après Google.
Un film signé David Fincher intitulé The Social Network est consacré en 2010 à ce phénomène de mode. Il retrace les débuts de cette success-story à l’américaine, mais aussi les controverses qui l’accompagnent.
Facebook et la protection de la vie privée
Cette ascension fulgurante ne se fait pas sans turbulences. D’abord, des camarades de Harvard de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, l’accusent très vite d’avoir volé leur idée. Pour régler ce problème, il doit accepter de leur verser 65 millions de dollars en 2008, après plusieurs procédures judiciaires. Plus tard, le réseau social est accusé de violer la vie privée de ses membres.
C’est le cas 2007, quand l’entreprise californienne annonce le lancement de Beacon. Ce module permet à la marque de publier sur les profils de ses utilisateurs les achats qu’ils viennent de faire sur des sites e-commerce. Mais la divulgation de ces informations déclenche immédiatement un tollé et des plaintes collectives sont déposées. Facebook doit fermer ce service publicitaire et présenter des excuses.
Plus récemment, le réseau social est à nouveau accusé d’utiliser illégalement les informations de ses membres à des fins commerciales. En août dernier, la firme s’est vu infliger une amende 20 millions de dollars pour ce motif. Elle aurait utilisé sans leur consentement le nom et la photo d’utilisateurs américains dans des publicités.
Mais Facebook prouve aussi que c’est un outil de communication et d’opinions. Le réseau participe au déclenchement des révolutions arabes qui ont lieu à partir de fin 2010. Certains vont même jusqu’à parler de révolution Facebook. Plusieurs pays l’interdisent d’ailleurs encore. C’est le cas de la Chine, de la Corée du Nord et de l’Iran.
Les fonctionnalités qui font la popularité de Facebook
Le succès de ce site vient d’avoir su susciter, grâce à ses fonctionnalités, de nombreuses interactions qui l’ont rendu incontournable. L’une des seules choses qui n’a pas changé depuis 2004, c’est peut-être la couleur de son interface. Elle a toujours été bleue, car Mark Zuckerberg est daltonien et c’est la couleur qu’il distingue le mieux.
Pour commencer, dès septembre 2004, Facebook emprunte à Myspace le principe du mur sur lequel les amis d’un membre peuvent venir écrire des messages. Première bonne idée. Puis, en octobre 2005, le partage de photos est intégré. C’est aujourd’hui encore l’une des fonctionnalités les plus appréciées par les utilisateurs. Près de 350 millions de clichés sont partagés chaque jour.
Le fil d’actualités et le bouton partager ont également boosté la fréquentation de Facebook. Installés en 2006, l’un permet de suivre en permanence l’activité de tous ses amis, tandis que l’autre donne la possibilité aux internautes de partager sur leur profil un article, une photo ou une vidéo.
En avril 2008, Facebook ajoute la possibilité d’échanger des messages instantanés, en plus des messages privés. C’est un plus très apprécié. Ce « chat » a complètement tué MSN Messenger en France. En 2009, l’ajout du bouton « J’aime » augmente encore les liens vers Facebook. D’abord conçu pour indiquer à des amis qu’un de leurs posts est intéressant sur le réseau proprement dit, il est intégrable à partir de 2010 à tous les sites web.