Devant l’incessante hausse des loyers et le vieillissement général de la population, nos sociétés souffrent, de plus en plus, d’un grand sentiment de solitude. Face à ces phénomènes très différents, une nouvelle mode tend à se démocratiser, remédiant simultanément à chacun de ces problèmes : la colocation entre seniors et étudiants.
L’enfer du logement étudiant
A l’issue de leurs années lycée, nos jeunes fraîchement diplômés rencontrent, pour la plupart, de grandes difficultés lorsqu’il s’agit de se loger. En effet, puisque les écoles se trouvent – principalement – dans les grandes villes, ils se voient dans l’obligation de quitter la maison familiale pour vivre en studio. Cependant, à voir les tarifs pratiqués par les propriétaires, la recherche du petit nid idéal se transforme rapidement en enfer. Par ailleurs, d’autres obstacles viennent, dans la majorité des agglomérations, noircir le tableau : la demande étant bien plus importante que l’offre, bon nombre d’étudiants se trouvent sans logement, et ce à quelques semaines de leur rentrée. Face à cela, tandis que les dernières chambres en cité universitaire se remplissent à vitesse grand V, une autre tendance semble séduire de plus en plus : la colocation intergénérationnelle. Derrière cette appellation inédite, une démarche d’échange de bons procédés, dont les avantages n’ont pas échappé aux plus astucieux.
Les jeunes et les seniors, au-delà des conflits entre générations
Contrairement aux idées reçues, certains jeunes et séniors sont aptes à mener, au quotidien, une vie commune loin des rapports conflictuels et tendus que certains imaginent. Si les stéréotypes ancrés dans nos esprits nous poussent à penser en termes de querelles et de désaccords, les faits observés dans les colocations entre générations sont susceptibles d’en surprendre plus d’un. Hébergés pour un loyer largement inférieur à celui d’un studio classique, ces jeunes fervents de compagnie apprécient de partager leurs soirées avec des seniors qui, à leur tour, tirent profit de la présence – à la fois joyeuse et rassurante – d’une tierce personne au sein de leur logement.
Naturellement, l’avantage de ce procédé se trouve – également – dans son adaptabilité à tous les cas et types de besoins. Au final, libre à chaque ménage de se former comme il l’entend : tandis que certains jeunes paient un faible loyer en échange d’une liberté totale, d’autres sont gracieusement logés et acceptent, en contrepartie, d’effectuer quelques tâches ménagères – ou s’engagent à être présents à titre régulier, pour apporter soutien et sécurité aux plus vulnérables.
Un train de vie sain pour l’un, une existence moins solitaire pour l’autre
Lorsque l’on admet que séniors et jeunes adultes peuvent coexister sans vivre dans le conflit, on saisit rapidement les avantages que chacun peut en tirer. D’un côté, la colocation intergénérationnelle permet aux étudiants de vivre dans un intérieur plus grand et plus spacieux qu’un studio, tout en gardant une routine sereine et propice au travail, loin des tentations des cités universitaires. De plus, les intéressés affirment leur satisfaction personnelle à l’idée de se rendre utiles au quotidien, par le simple fait d’être présents pour quelqu’un d’âgé : altruisme et prévenance sont, à leurs yeux, des principes de vie valorisants.
Parallèlement, les séniors acceptant d’accueillir un étudiant à leur domicile témoignent tous d’un entrain étonnant lorsqu’ils évoquent ce choix de vie ; tout comme leur famille, généralement rassurée à l’idée de ne pas les savoir seuls dans une grande maison. En effet, la colocation avec un jeune peut se faire en alternative à des dispositifs plus astreignants : lorsqu’il est réellement coopératif, l’étudiant peut remplacer la venue quotidienne d’une aide-soignante à domicile, par exemple. Car si les jeunes n’ont pas toujours le temps et les compétences pour jouer le rôle d’une infirmière, ils peuvent toutefois, grâce à leur présence, considérablement faciliter le quotidien de nos seniors.