Une tendance sans cesse revisitée
Depuis les années 1960, on ne cesse de customiser et de mettre nos vêtements au goût du jour. En effet, chaque mode apporte ses propres techniques de personnalisation, plus ou moins élaborées selon les courants : les hippies idéalisent une façon économique et autonome de se vêtir, tandis que les amateurs de rock – et, de manière générale, tous ceux qui adoptent un style proche du « grunge », n’hésitent pas à orner leurs vestes, chaussures ou pantalons de clous, pin’s et autres décorations toutes plus extravagantes les unes que les autres.
Cependant, sans se fier aux simples clichés, il est toujours possible de détecter une population plus discrète dans sa façon de se vêtir, elle aussi en quête d’une garde-robe entièrement constituée de produits à son image, auxquels elle apprécie ajouter une note personnelle. Ainsi, depuis les années 1980, les blousons en jean se décorent à l’aide de patchs cousus main, de badges précieusement choisis ou, parfois même, selon des méthodes plus osées et moins courantes – telles l’utilisation de marqueurs, la réalisation de broderies ou encore la retouche des boutons.
Originalité et personnalisation : une affaire de génération ?
Si les jeunes enfants restent, dans leur façon de s’habiller, sous la tutelle des parents, ces derniers privilégient – généralement – les grands classiques. Ainsi, ils n’osent pas, qu’il s’agisse de leurs propres vêtements ou de ceux de leur progéniture, se lancer dans la customisation. En dehors de quelques travaux de couture purement pratiques (réparations, ourlets, etc.), ils préfèrent laisser leurs textiles intacts et, de cette manière, rester discrets au quotidien. En conclusion, les plus enclins à apporter de grandes et visibles modifications aux vêtements sont les adolescents, envieux de s’émanciper de l’univers de leurs parents et de revendiquer, tant bien que mal, une culture propre.
Cependant, qu’elle soit faite à des fins pratiques ou esthétiques, la retouche vestimentaire n’échappe à personne : impossible de ne pas y recourir si l’on souhaite porter des habits en adéquation totale avec nos différents besoins. En effet, tandis que les commerçants produisent en masse des objets classiques et potentiellement appréciés par tous, le besoin de s’approprier ses achats à sa façon se fait ressentir. Finalement, plutôt que de se ruiner dans des vêtements supposés plus originaux, une mode semble s’imposer et durer dans le temps : acheter simple et peu cher pour, ensuite, revisiter entièrement son dressing.
Entre tendance et économies financières
En pleine crise économique, il n’est pas question, pour les familles les plus modestes, de dépenser des centaines d’euros pour s’habiller chaque jour. Pour cela, tandis que les marques de luxe et produits revendiquant une certaine élégance sont boudés des classes populaires, les garde-robes se remplissent à l’aide des gammes « basics », de plus en plus développées par les grandes marques de prêt-à-porter. Du sweat zippé simple à l’indétrônable tee-shirt uni, chaque firme propose désormais ce type de vêtements à bas prix, accessibles aux budgets les plus restreints.
Par la suite, après s’être muni de vêtements absolument neutres, il est inutile de gonfler de façon conséquente votre addition finale : les différentes méthodes de personnalisation sont, pour le bonheur des plus imaginatifs, financièrement abordables. En effet, des simples patchs à coller par l’intermédiaire du fer à repasser aux différents strass, boutons, motifs et autres décors à coudre, il est aisé de se procurer, à des tarifs défiant toute concurrence, le nécessaire pour fabriquer les vêtements nous ressemblant le mieux. Cette tendance grandissante semble sur une belle lancée, compte-tenu de la conjoncture économique et de l’envie de tous de montrer une individualité en marge de la société de consommation et de masse … De jours en jours, nous pourrions bel et bien voir fleurir, dans nos rues et hypermarchés, de plus en plus de produits destinés à la personnalisation vestimentaire.