Chaque année, des airs de musique classique s’échappent de la Cité des Congrès de Nantes. Sonnez hautbois et résonnez musettes, depuis 1995 La Folle Journée accueille des publics divers et variés, dans une perspective internationale. En 2014, La 20e édition prend des accents américains et nous envoie du côté de Broadway.
20 éditions de musique classique
Les premières notes de La Folle Journée ont résonné sous les airs de Mozart. Le nom du festival est une référence à la pièce de Beaumarchais – « Le Mariage de Figaro ou La Folle Journée » – devenue le célèbre opéra « Les Noces de Figaro ». Le concepteur de cet événement, René Martin, a réussi le pari fou d’organiser, chaque année, un grand rassemblement populaire consacré à la musique classique. Devenue aujourd’hui un rendez-vous incontournable pour les mélomanes, La Folle Journée met en ébullition la ville de Nantes et la région Pays de la Loire.
Si La Folle Journée a autant de succès c’est notamment grâce à son ouverture. L’objectif est d’inviter autant les initiés que les novices de la musique classique, en leur offrant l’opportunité de découvrir des grands compositeurs, interprétés par de grands musiciens. Les prix défient toute concurrence, les places oscillent entre 7 € et 25 € et les concerts durent généralement autour de 45 minutes. Il est à la fois possible de se laisser porter par la force d’un orchestre, ou choisir d’écouter les confidences d’un soliste. Presque 2 000 musiciens sont conviés chaque année et environs 150 000 billets vendus. Un impressionnant marathon musical de cinq jours, en effervescence de 9h du matin à 23h le soir.
Une programmation dense
A chaque édition sa thématique. Un compositeur en particulier peut être est mis à l’honneur ; Mozart donc la première année, suivi par Beethoven, Brahms ou encore Schubert. Ces dernières années ont plutôt opté pour des courants, comme « De Schütz à Bach » sur la musique baroque allemande, ou encore « Le sacre Russe » dédié aux grands compositeurs slaves. Le programme est toujours dense, plus de 200 concerts sont généralement présentés. La Folle Journée c’est aussi l’occasion de sortir de l’ombre des musiciens et des partitions engloutis par l’histoire et, aujourd’hui, méconnus du public.
En 2014, La Folle Journée a encore changé de siècle et de continent, proposant au public de redécouvrir les classiques américains du XXe siècle. Comme à son habitude, le programme du festival est particulièrement chargé, couvrant aussi bien les compositeurs exilés russes, que le negro-spiritual ou les feux de Broadway.
« Des Canyons aux étoiles » en 2014
« Des Canyons aux étoiles », l’intitulé de la 20e édition de La Folle Journée, reprend le titre d’une œuvre d’Olivier Messiaen, composée à New York. Cette personnalité influente de la musique contemporaine fut également un grand professeur. Le festival met en avant une autre personnalité forte du XXe siècle : Nadia Boulanger. Elle fut la première femme à diriger l’Orchestre Symphonique de New York.
L’Amérique c’est aussi la terre d’exile des artistes russes, comme Rachmaninov, Prokofiev ou Bartók. La politique mise à l’écart, le rêve américain se caractérise par les gloires hollywoodiennes. Les incontournables John Williams (Les Dents de la Mer, Star Wars) et Bernard Herrmann (bandes-originales pour Hitchcock) sont donc mis à l’honneur.
L’originalité de l’édition 2014 tient dans sa programmation particulièrement éclectique. La musique populaire fait partie intégrante de l’histoire des Etats-Unis, c’est pourquoi le jazz, la soul et le negro-spiritual ont, cette année, leur place à La Folle Journée. Les comédies musicales brillent également à la Cité des Congrès de Nantes. C’est le moment de retrouver les notes de Hello Dolly, My Fair Lady et, bien sûr, West Side Story.
Avec 144 468 billets vendus, La Folle Journée 2014 est, une nouvelle fois, couronnée d’un beau succès.