Une nouvelle mentalité, en bleu, blanc et rouge
Nos vêtements sont fabriqués en Afrique, nos appareils électroménagers nous viennent d’Asie tandis que généralement, même nos fruits et légumes ont été importés de l’étranger … Devant cette hégémonie de la mondialisation, une toute nouvelle éthique commence à préoccuper nos populations, soucieuses de la bonne santé de leur pays et du maintien d’une économie locale.
En effet, un certain nombre d’acteurs de l’économie prône un retour vers le « consommer local ». Cette démarche, déjà bien débutée dans l’agro-alimentaire, reste bien plus marginale dans des milieux comme celui de l’habillement, ou encore celui des nouvelles technologies. Finalement, dans un grand nombre de secteurs, on se rend compte des difficultés lorsque l’on cherche des produits élaborés dans notre pays : très vite, on se trouve face à l’impasse, obligés d’acheter des objets assemblés à l’autre bout du monde.
Côté meubles : le succès de la Suède
Très loin devant la plupart des enseignes concurrentes, « Ikea » et ses meubles suédois semble définitivement dominer un marché dans lequel il n’y aurait, visiblement, plus de place pour le « Made in France ». Avec près de 350 magasins répartis dans une quarantaine de pays, la marque jouit d’une popularité absolument incroyable, ce qui n’est pas sans poser des questions sur la façon dont elle assemble et fabrique ses produits. En effet, le label « made in quality of Sweden », souvent revendiqué par la marque, n’a rien d’une garantie en matière de production. Si ce dernier sous-entend que les meubles sont dessinés en Suède, il n’assure pas de leur fabrication sur le territoire : en réalité, la plupart d’entre eux est fabriquée dans des pays pauvres, notamment en Pologne.
Parallèlement, les autres magasins connus en France semblent hériter des mêmes méthodes de gestion. Pays de l’Est ou Afrique, les lieux de production varient légèrement mais témoignent tous d’une même volonté : trouver une main d’œuvre peu chère, en vue de produire toujours plus – et ce à moindre frais. Si cette méthode permet aux consommateurs de meubler leur intérieur sans trop dépenser, elle pose un certain nombre de problèmes en termes d’éthique, ce qui peut amener les plus exigeants à chercher, à tout prix, des objets entièrement assemblés sur leur territoire.
Quelques solutions pour consommer français
Alors que la plupart des magasins reste réfractaire à une relocalisation de sa production, la solution pourrait se trouver, contre toute attente, dans la vente par correspondance. Des bons vieux catalogues papier aux sites internet flambant neufs, certains nouveaux acteurs du marché revendiquent une production plus locale, à l’instar du célèbre « Camif.fr » : ses ateliers implantés dans l’Ain fournissent un certain nombre d’emplois, tout en témoignant d’une grande qualité, tant au niveau de l’assemblage que de la nature même des matériaux utilisés. Aujourd’hui, grâce à sa mentalité et à son savoir-faire, l’entreprise jouit d’un chiffre d’affaire grandissant, preuve que la solution ne serait pas – uniquement – dans la délocalisation.
Par ailleurs, pour les individus les plus aisés financièrement, il est tout à fait possible de s’offrir les services d’ébénistes professionnels, travaillant de façon artisanale dans leurs propres ateliers. S’ils sont de plus en plus difficiles à trouver, c’est bel et bien parce que leur activité est en péril : s’aligner sur les tarifs de la concurrence demeure, compte-tenu de leurs propres contraintes, quasi-impossible. Cependant, en dépit de l’investissement financier nécessaire, le fait de se rendre chez un ébéniste permet de contribuer à l’économie locale – le tout en se faisant fabriquer des meubles de grande qualité, réalisés sur-mesure pour le client. En conclusion, avant de se rendre dans les enseignes les plus célèbres, pensons à ces quelques alternatives, certes plus coûteuses, mais, également, plus respectueuses de l’économie française.