Dès la naissance d’Internet, l’envie de passer l’éducation en ligne a existé. Le terme “e-learning” a englobé tous les projets de savoir numérique des années 1995-2005 menés souvent par des professeurs de l’Education Nationale. Pourtant, à la différence d’autres secteurs comme le commerce, l’éducation reste offline. A quoi ressemble le paysage de l’éducation aujourd’hui ?
Les élèves passent en moyenne 1500 heures par an devant les écrans. Alors qu’ils ne passent que 900 heures dans les salles de classe ! L’opportunité de mettre les cours en ligne est donc unique.
Les enjeux sociétaux
La France occupe la 25ème place au classement PISA 2015, contre le 16ème rang en 2003. 40% des élèves sortent du CM2 avec de grosses lacunes. 22,5% des résultats des élèves en mathématiques sont directement imputables aux origines socio-économiques : la France est le pays le plus inégalitaire de l’OCDE ! Hier, l’école c’était :
- L’uniforme
- Un rythme imposé
- Acquis vérifiés ponctuellement
- Classes magistrales
- Coût élevé
Demain, l’école ce sera :
- Un suivi personnalisé
- A un rythme individualisé
- En évaluation permanente
- Des cours magistraux depuis chez soi via des vidéos sur des MOOCs
- Des exercices pratiques en classe
- Un coût marginal réduit
Les différentes initiatives
On peut notamment citer Wikipédia, l’encyclopédie en ligne avec 30 millions d’articles traduits en 287 langues. Mais aussi la Khan Academy, un site éducatif gratuit avec 10 millions d’étudiants par mois ou Udemy, une place de marché de formation en ligne avec 16 000 cours et 2 millions d’inscrits. Un des mastodontes, c’est Lynda le formateur en ligne aux 2400 cours et 100 millions de dollars de chiffre d’affaires..
Du côté des MOOCs, deux acteurs se partagent le terrain : Coursera avec 7 millions d’utilisateurs et edX avec 2 millions d’utilisateurs. Et en Europe, le challenge est bien sûr immense avec 110 millions d’élèves et 3000 entreprises ed-tech. Le marché européen est très actif mais il manque d’acteurs de taille critique et de “champions” européens. Il y a des opportunités de consolidation fortes.
Prenons enfin le cas de la France. Le montant des dépenses publiques dans l’éducation en 2009 est de 6,3% du PIB. La moyenne de l’OCDE est à 6,2%. Tout le monde veut investir dans son éducation. En France, on compte pas moins de 60 000 organismes de formation réalisant un chiffre d’affaires total de 13 milliards de dollars en 2013. 84% des entreprises de plus de 500 employés utilisent l’e-learning, majoritairement sous la forme de MOOCs, ces cours en ligne ouverts et massifs.
La nouvelle structure du marché de l’éducation en ligne
La chaîne de valeur est complexe. D’un côté, on trouve les entreprises de contenu. Comme les éditeurs, les développeurs, les outils de création ou encore les agrégateurs de contenu éducatif. Par ailleurs, les outils et technologies sont multiples entre les LMS , les fameux Learning Management System, les Talent Management System (TMS), les LCMS et enfin les évaluations et analytics adaptées au monde de l’éducation avec les CRM.
Sur les formats de distribution,là encore, on trouve de tout : marketplaces, portals, blended learning, serious gaming, MOOCs, ebooks, et même des formats d’école innovants comme AltSchool aux Etats-Unis qui a levé 100 millions de dollars auprès de Google. Les supports se différencient : d’un côté des ordinateurs et tablettes, de l’autres des smartphones et tableaux numériques interactifs. Enfin, du côté des canaux, les entreprises peuvent soit cibler les élèves, soit les professeurs, soit les parents soit les entreprises avec de la formation continue.
Un exemple de société innovante : Coursera
Coursera a été créée en 2012 aux Etats-Unis. L’équipe est aujourd’hui de 85 personnes. Le CA annuel dépasse depuis longtemps les 10 millions de dollars. Coursera compte 7 millions d’utilisateurs ! Cette plateforme de MOOCs a été lancée par deux professeurs de Stanford et a noué de nombreux partenariats avec de grandes universités partout dans le monde.
Coursera compte désormais 700 cours dans des domaines aussi divers que l’apprentissage des langues, de la médecine, de l’informatique, de la finance, des arts. Coursera propose une offre de blended learning : l’élève suit la théorie en ligne, et le professeur “physique” est là pour répondre ensuite aux questions éventuelles et aborder les aspects plus pratiques. Le business model de Coursera est encore en définition , sachant que les revenus sont partagés entre les universités partenaires et Coursera.
Ce type d’acteurs peut très bien s’associer avec un site de cours particuliers par webcam comme LiveMentor. Pour en savoir plus, cliquez ici.