Tout le monde connait le katana, cette arme blanche traditionnelle japonaise qui est l’objet de bien des légendes et au centre de nombreux romans, films ou jeux vidéo. Même dans la réalité, cette arme réunit de nombreux passionnés puisqu’elle porte avec elle le poids d’une grande partie de l’histoire du Japon. Son ancêtre, le tashi, est apparu avant l’ère Heian (794-1185). Selon les époques, les katanas étaient également conçus comme des œuvres d’art. Alors pourquoi cette arme suscite-t-elle tant d’émoi, et est-elle autant appréciée comme œuvre d’art ?
Le katana, œuvre d’art, œuvre mortelle
Au Japon, le sabre occupe deux places à la fois : celle d’arme historique, et celle d’œuvre d’art.
Œuvre mortelle
D’un point de vue historique, le katana est une arme ancienne qui est passée par plusieurs périodes. D’abord nommé le tashi, un sabre droit, il est ensuite devenu le kotō, un sabre courbé qui sera plus tard désigné comme le premier katana. Aujourd’hui, les sabres modernes sont désignés comme étant des Gendaitō. Ce sont des objets soumis à des restrictions strictes en ce qui concerne leur création : le NBTHK, ou Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai, la société pour la préservation de l’art des sabres japonais, n’autorise la création que de deux sabres par mois dans le Grand Tatara, une forge traditionnelle japonaise.
Depuis la création des tashi et jusqu’à l’arrivée de la poudre à canon, cette arme sera utilisée par toutes les forces militaires et par les particuliers.
Le sabre japonais présente cette particularité d’être plus tranchant et moins solide que les épées européennes. La raison à cette fragilité vient du concept des armures totalement différent : en Europe, nos armures étaient constituées de fer solide, dans le but d’encaisser le moins de blessures possible. Le but d’une épée n’était donc pas autant d’être tranchante que de résister à des coups répétés dans le but d’enfoncer l’armure de l’adversaire jusqu’à pouvoir le laisser incapacité ou mourant sur le champ de bataille.
En Asie, les armures sont faites de plaques de cuir reliées entre elles par des cordelettes, elles privilégient la dextérité de son utilisateur, sa liberté de mouvement. C’est pourquoi les katanas sont plus fragiles, mais bien plus tranchants : leur but n’est pas de défaire l’armure de l’adversaire, mais bien de s’infiltrer dans ses défauts afin de blesser son adversaire.
Œuvre d’art
Dès les tashis, le sabre japonais est devenu un objet de décoration, preuve du savoir-faire d’un forgeron renommé, et chaque arme était forgée pour devenir unique. C’est pourquoi il est devenu un objet d’orfèvre, qu’il est bon d’afficher chez soi pour la décoration, comme l’explique cet article paru sur le site Magaweb. Chaque sabre est représentatif de l’ère de sa création, mais aussi du forgeron qui l’a créé et de la technique de forge utilisée. Ces écoles étaient disparates, mais tout aussi respectées les unes que les autres. Les trois premières écoles de forge s’appelaient l’école Senjuin, l’école Awataguchi et l’école Ichimonji.
À partir de l’ère Azuchi Momoyama (1573-1603) jusqu’à la fin de l’ère Edo (1603-1868), le sabre japonais, alors appelé shintō, sera même forgé comme une œuvre d’art, pas faite pour le combat, ou comme une arme moins travaillée esthétiquement selon la région du Japon.
Sa place dans la société actuelle
Aujourd’hui, le katana occupe une place d’œuvre d’art et d’arme utilisée dans la cadre de certains sports de combat comme le Kendo ou le Iaido. Pour découvrir des sabres de chacune des ères du Japon, et donc remonter l’histoire du pays du Soleil levant, vous pouvez découvrir le musée des sabres japonais, à Tokyo, dans le quartier de Ryogoku.