Cette crise qui encourage les économies
Devant la crise économique qui, depuis plusieurs dizaines d’années, fragilise le porte-monnaie des individus, tous les moyens paraissent bons pour dépenser moins d’argent et réussir, progressivement, à subvenir aussi facilement que possible à ses besoins. Ainsi, dans la vie de tous les jours, le but est de faire intervenir de moins en moins de professionnels, d’utiliser des objets peu coûteux et, finalement, de « se débrouiller » – autant que faire se peut – seul. Très loin d’être un signe de retour en arrière, ce nouveau mode de vie tendant à se développer a un nom : le Do It Yourself – littéralement « fais le toi-même ». Finalement, contre toute attente, cette conception est à l’origine de nombreuses innovations et pourrait bien, à l’avenir, nous réserver de nombreuses autres surprises.
En effet, si le Do It Yourself se présente, initialement, comme une alternative à la consommation, on observe que le marché s’en est récemment emparé, de façon tout à fait subtile et judicieuse, pour générer – à nouveau – du profit et susciter les achats d’utilisateurs fervents de ce mode de vie centré sur le « système D ».
De la naissance révolutionnaire à la généralisation du Do It Yourself
A l’origine, le DIY est né dans les années 1970, au milieu des mouvements punk et hédonistes contemporains à l’époque. En rupture totale avec le consumérisme des fameuses « Trente Glorieuses », ses créateurs revendiquaient un rejet total de la nécessité d’acheter des objets pour subvenir à ses besoins quotidiens. Aujourd’hui encore, ce courant continue de séduire de nombreux usagers, moins extrémistes dans leurs conceptions mais tout aussi révoltés par cette tendance, générale et considérée comme normale, de toujours acheter plus.
Cependant, conscients des risques de baisse de la consommation globale liés à cette mode, les commerçants et autres acteurs de la sphère économique se sont emparés du DIY, en investissant en ce sens. Ainsi, ils incitent insidieusement leurs interlocuteurs à consommer, en prônant des valeurs collant, paradoxalement, avec les idéaux anti-consuméristes.
Finalement, le Do It Yourself devient une réelle source d’innovation, contribuant à l’essor et à l’envol de nombreuses marques et enseignes : des ateliers cuisine payants au garagistes proposant, par exemple, de changer soi-même ses pneus, on implique comme on peut le client, sans jamais le décourager de mettre la main au portefeuille, puisque l’addition finale de certains cours pour mieux cuisiner seul, mieux se maquiller soi-même ou progresser dans le bricolage maison sont parfois très coûteux et constituent, pour les auto-entrepreneurs, de réelles sources de revenu.
Entre loisir, satisfaction personnelle et business lucratif
Concrètement, la majorité des individus apprécie, au quotidien, de réaliser elle-même ce qu’elle va manger, porter ou utiliser par la suite : c’est la raison pour laquelle les activités comme la cuisine, la couture, la customisation vestimentaire ou encore le bricolage deviennent, progressivement, des valeurs sûres du Do It Yourself. En effet, tandis que certains fabriquent pour le plaisir, d’autres éprouvent une certaine fierté à porter des vêtements dont ils ont imaginé les atours, ou encore à se régaler devant un repas entièrement fait-maison. Finalement, l’aspect économique n’est donc pas, comme on le penserait spontanément, le seul avantage prôné par les amoureux du DIY.
Pourtant, on observe une autre tendance, liée aux phénomènes de « Girl-preneuriat » : ces nombreuses femmes, toutes adeptes de loisirs créatifs en tous genres, font de leur passion une micro-entreprise parfois juteuse. En effet, en faisant elles-mêmes des bijoux, meubles et autres objets qu’elles proposent à la vente, elles montent un business pouvant, dans les meilleurs des cas, rapporter autant que toute activité professionnelle classique… Preuve que, contre toute attente, le DIY peut être commercial !