Les additifs alimentaires n’ont pas de qualités nutritives. Ce sont des substances ajoutées aux produits transformés pour améliorer leur conservation, leur goût ou leur aspect.
Depuis toujours, les hommes protègent leur nourriture contre la corruption due au temps grâce à des adjuvants, comme le sel de mer. Les Romains, à leur époque, se servaient déjà du salpêtre et des épices pour allonger la durée de conservation de leurs aliments. Mais aujourd’hui, l’industrialisation de la production alimentaire a entraîné une multiplication des substances utilisées à cet effet.
Leur emploi est sévèrement réglementé, ce qui n’empêche pas de nombreuses polémiques d’éclater à leur propos. L’organisme chargé de contrôler leur utilisation au niveau européen est l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). C’est elle qui fixe la dose journalière acceptable (DJA) d’un additif, afin que le consommateur puisse l’absorder toute sa vie sans dommage pour sa santé. Elle fait également respecter l’obligation de mentionner sur les emballages des produits les adjuvants qu’ils contiennent.
Des doutes malgré les normes
L’EFSA autorise l’utilisation de près de 300 additifs en Europe en suivant l’avis d’un collège de scientifiques qui se basent sur toutes les études existantes sur une substance donnée. Il réévalue périodiquement cette liste en fonction des nouvelles avancées de la science. Des consommateurs soulignent le manque de transparence sur les effets réels de ces produits sur la santé humaine. En effet, des additifs autorisés à un moment peuvent faire l’objet d’une interdiction à un autre à la lumière de nouvelles informations, ou être prohibés dans un pays et autorisés dans un autre.
Dans l’Union européenne, les additifs alimentaires sont indiqués sous la forme du code suivant : un E suivi d’un chiffre entre 100 et 1 518. Il existe différentes familles d’adjuvants, différenciables par une fourchette numérique : entre 100 et 199, on a affaire à un colorant, entre 200 et 299, à un conservateur, entre 300 et 399, un agent anti-oxydant, entre 400 et 499, un agent de texture, entre 500 et 599, un anti-agglomérant, entre 600 et 699, un exhausteur de goût, etc.
La fonction des additifs alimentaires dans le conditionnement des produits dans l’industrie agro-alimentaire est bien précise. Les colorants permettent de renforcer la coloration des aliments. Les édulcorants leur donnent une saveur sucrée. Les conservateurs empêchent le développement des bactéries, champignons et autres micro-organismes. Les anti-oxydants réduisent le vieillissement dû à l’oxygène de l’air et à la lumière.
Certains additifs douteux
Ces adjuvants sont souvent associés dans un même produit à de plus ou moins grandes concentrations. Une longue liste de E sur une étiquette n’est pas un gage de qualité, même s’il y a aussi des additifs autorisés (en moins grand nombre) dans la production biologique.
Des rumeurs sur leur toxicité, souvent appuyées par des cas isolés d’intolérance, circulent, sans qu’on sache s’il y a danger pour la santé publique.
Ainsi, l’aspartame, un édulcorant artificiel utilisé dans de nombreux produits allégés pour ses propriétés sucrantes, fait polémique. Des études scientifiques indépendantes auraient établi la nocivité de ce produit, mais l’EFSA a démenti ces allégations, en affirmant que l’aspartame ne présentait aucun danger pour la santé humaine à l’exposition observée.
L’acide citrique (E330), de son côté, sert d’acidifiant dans de nombreux produits, comme les sodas. S’il n’est pas toxique en lui-même, son omniprésence dans l’alimentation auraient des effets néfastes sur la santé buco-dentaire. Cet acide s’attaquerait à l’émail des dents, notamment chez les enfants.
Ensuite, l’aluminium (E173) est également sur la sellette. Il sert à donner une couleur métal à des aliments, comme les dragés ou les décorations de pâtisserie. Il est considéré comme un neurotoxique. Il est apparemment déjà interdit en Australie, alors qu’il est autorisé (sous conditions) en France.
Enfin, le nitrite de sodium (E250) est à surveiller. C’est un colorant ajouté à la viande transformée (dans la charcuterie, par exemple) pour lui donner une apparence plus fraîche. Le problème est que mélangé avec elle, il produirait des nitrosamines, une substance toxique.