Qu’en est-il du cliché du petit Français avec son vélo, du béret, de la baguette de pain et du verre à ballon rempli de vin rouge ? Alors qu’on pensait plutôt, dans l’imaginaire collectif, à une consommation excessive de burgers et de fast-food de la part des Américains, ils sont aujourd’hui plus friands du nectar des vignes que ne le sont les Français, enfin pas tout à fait.
Une plus grande consommation de vin outre-Atlantique
L’OIV, l’Organisation Internationale du Vin a publié les chiffres relatifs à la consommation du vin sur l’année 2013. Il apparait que la France a consommé l’an dernier 28 millions d’hectolitres de vin, tandis qu’outre Atlantique, on en dégustait 29 millions.
C’est la première fois que ces derniers dépassent l’hexagone dans ce domaine.
Cependant, cela signifie que les Français ont tout de même bu 45 litres par habitant en 2013 ! Et que la population des Etats-Unis étant plus conséquente que celle de la France, cela réduit considérablement le nombre de verres de vin dégustés par nos voisins US.
La surprise vient des Chinois, qui, contrairement aux prédictions, ne figurent pas parmi les plus grands consommateurs internationaux cette année.
Il est à noter que la consommation globale de vin a chuté en 2013. L’OIV publie des statistiques allant de -0.5% pour le Royaume-Unis à … -7% pour la France.
Pourquoi un tel recul ?
L’OIV explique que la population actuelle consomme moins de vin que ses aînés. Dans les années 60, il était normal de consommer du vin de table au dîner, voire au déjeuner. Celui-ci n’était pas toujours de qualité, tandis qu’aujourd’hui, les vins AOC ou Appellations d’Origine Contrôlée, qui ont pour but de protéger les vins nobles, ont vu disparaitre les autres vins. On consomme donc moins, mais mieux.
Le vin est aujourd’hui dégusté, pour se faire plaisir, ou pour une occasion spéciale, comme un dîner en amoureux, et n’est plus un produit de consommation courante. Les campagnes contre l’alcoolisme et la lutte contre l’alcool au volant ont aussi fait reculer la consommation de vin.
Quant au prix, il n’est pas un facteur du recul selon l’OIV, puisqu’à environ 4€ par bouteille, les prix sont bien en deçà de ceux de nombreux autres alcools.
Le vin, délaissé au profit d’autres alcools
Notons aussi que le vin n’est pas la seule boisson alcoolisée existante : les Français sont également de grands consommateurs de Champagne et de Whisky. De plus, les jeunes se tournent majoritairement vers la bière ou les alcools forts. Le vin en France demeure une boisson qui s’apprivoise, se déguste, et s’étudie. Le vin reste un produit assez haut de gamme que certaines caves tentent de rendre plus accessible par le biais des dégustations de vin ou des cours d’œnologie.
Alors qu’en 2011, Vinexpo révélait que les femmes préféraient le vin rouge, le rosé, autrefois boudé des français, connait en 2013 son heure de gloire. Ce sont les jeunes femmes, en majorité, qui en ont été consommatrices. Il faut dire que les moyens ont été mis pour les séduire, à grand renfort de campagne marketing : belles étiquettes colorées, ajout de saveurs fruitées comme le rosé au pamplemousse ou à la cerise, etc.
Pour finir, rappelons que les taux d’ensoleillement et de précipitation influencent la récolte des grains, le nombre de bouteilles qui seront commercialisées ainsi que le prix. Aussi, le beau temps a des conséquences directes sur le choix des consommateurs.