En avril 2013, une étude de l’association UFC Que Choisir avait mis en lumière que le prix des lunettes de vue, en France, était 50 % plus élevé que chez nos voisins européens. Coûtant, en moyenne, 470 euros aux Français. Depuis des mesures ont été prises pour baisser leur prix d’achat mais aussi leur remboursement.
Une baisse du prix des lunettes et des verres
Jusqu’ici les marges pratiquées par les opticiens étaient « exorbitantes » pour reprendre l’expression d’UFC Que Choisir – soit 3,3 fois son prix d’achat. En effet, en moyenne un équipement vendu 393 € HT ne coûte que 118 € au professionnel. Et comme 94 % du tarif est supporté par les consommateurs, cela explique pourquoi les Français « choisissent » de renoncer aux soins.
Promulguée le 18 mars 2014 au Journal Officiel, la loi sur la consommation – ou la Loi Hamon (du nom du ministre délégué à la consommation) – va permettre, entre autres choses, d’enrayer ce phénomène. En effet, le gouvernement a décidé de libéraliser le secteur aux sites de vente en ligne.
S’ils étaient jusqu’ici uniquement tolérés, ils seront désormais pleinement légitimés par la loi qui indique que « les prescriptions de verres correcteurs devront indiquer la valeur de l’écart pupillaire du patient afin de faciliter l’achat sur Internet. » Cette précision – indispensable pour le réglage des montures –était jusqu’ici un frein aux commandes en ligne.
Cette ouverture du marché à l’Internet va permettre de faire profiter aux consommateurs d’une baisse de 25 % selon l’association UFC Que Choisir, voire 30% selon Benoît Hamon !
Autre source d’économie, même si elle reste marginale dans le porte-monnaie des Français : l’élargissement de la date de validité des ordonnances qui passe de 3 à 5 ans, leur offrant la possibilité de renouveler leur équipement sans systématiquement passer par leur ophtalmologiste.
Enfin, la loi Hamon autorisera également la vente des produits d’entretien des lentilles de contact au delà des réseaux actuels que sont les pharmacies et les opticiens. Une ouverture à la concurrence qui devrait profiter aux prix finaux.
Une baisse des remboursements
Dans sa quête de maîtrise des dépenses relatives à l’optique, le gouvernement a décidé – parallèlement à ces actions d’ouverture et de libéralisation du marché – de plafonner le montant des remboursements des verres effectués par les complémentaires de santé. Une démarche effective dès 2015.
A noter également que la prise en charge des lunettes sera désormais conditionnée à l’octroi d’une paire tous les deux ans. A l’exception des cas d’évolution de la vue et du jeune public.
Concrètement, un décret en préparation – prévu pour la fin du mois de mars 2014 et encadré par la loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) – décrira des tarifs dégressifs étalés sur trois ans :
- Les verres simples pourront être remboursés, au maximum, à hauteur de 350 € pour l’année 2015. Un chiffre qui baissera au rythme de 50 € par an jusqu’à atteindre 200 € en 2018.
- Les verres complexes bénéficieront d’un remboursement maximum de 600 € avant d’être limités à 400 € en 2018.
- Les montures – déjà peu couvertes – ne verront pas leur plafond bougé : il restera à 100 €.
Ces éléments seront intégrés dans les « contrats responsables » proposés par les complémentaires de santé. Existant depuis 2004, ces contrats doivent impérativement respecter le parcours de soin, pour faire profiter aux mutuelles d’une moindre fiscalité. A noter que la quasi-totalité des assurances y ont recours.