De nos jours, on entend régulièrement parler des soft skills dans l’univers de la recherche d’emploi. L’utilisation de cette expression anglaise et le développement de sa popularité semblent traduire une véritable évolution du processus de recrutement. En d’autres termes, le jeu de cartes du recrutement est sensiblement différent, et ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les candidats. Mais de quoi parle-t-on vraiment et est ce réellement nouveau ?
Définition des soft skills
Les soft skills représentent l’ensemble des qualités humaines et relationnelles relatives à une personne, elles sont non formelles. Elles s’opposent aux hard skills qui regroupent ses compétences techniques nées d’un apprentissage académique prouvées par des diplômes.
Depuis quelques années, on entend souvent dire que les recruteurs attachent de plus en plus d’importance aux soft skills qu’ils ne peuvent pourtant pas mesurer, pas avant d’avoir au moins rencontré la personne qui les intéresse.
Est-ce une réalité ? Si oui, pourquoi ?
Le terme soft skills est relativement nouveau. En revanche, le fait que des recruteurs s’intéressent aux qualités humaines et relationnelles des candidats n’a rien de révolutionnaire. Depuis plusieurs décennies, il est fréquent qu’un test de personnalité (comme le MBTI ou d’autres) soit utilisé au cours du processus de recrutement, et notamment au sein de cabinets spécialisés.
Ces tests ont pour la plupart été conçus en Californie dans les années 80 et reposent généralement sur les mêmes fondamentaux théoriques. Ils permettent aux recruteurs de se faire une première idée de la personnalité du candidat ; ces tests sont généralement proposés lors d’un premier ou d’un deuxième entretien de recrutement.
La différence réside dans le fait que ces tests sont de plus en plus ouvertement utilisés par les recruteurs et ce principalement pour 2 raisons:
- Une évolution globale de la société pour laquelle le bien être de l’individu redevient progressivement une problématique clé. Dans ce contexte, l’entreprise n’est plus seulement un endroit où l’on vient pour gagner sa vie mais plutôt pour s’épanouir, s’inscrire dans un projet, etc.
- Un turnover de plus en plus important dans les entreprises. Ce turnover ayant un coût important pour les recruteurs, ces derniers cherchent de plus en plus à recruter des candidats pour lesquels l‘intégration sera facile et qui s’épanouiront dans l’entreprise, pouvant ainsi s’inscrire dans la durée.
Trouver le candidat qui correspond à la philosophie de l’entreprise
Les soft skills permettent de s’assurer que le candidat saura s’intégrer à la culture d’entreprise, s’épanouir au sein de son équipe, etc.
Il est donc intéressant d’aller plus loin en ne se contentant pas d’évaluer les soft skills du candidat mais en le comparant avec celles partagées au sein de la société afin de vérifier que celles-ci sont bien en adéquation.
Pour cela les recruteurs doivent commencer par caractériser ce qui fait la particularité de leur entreprise, quelles sont ses valeurs, etc. Cela peut se faire via des outils dédiés disponibles en ligne ou grâce à des sondages internes permettant d’identifier les valeurs les plus partagées par les salariés.
A y regarder de plus près, il n’y a rien de vraiment révolutionnaire lorsque l’on parle de soft skills. La nouveauté réside plutôt dans le fait que les différents tests qui permettent leur évaluation sont en train de se démocratiser du fait de tendances sociétales poussant en ce sens, ainsi que d’une utilisation accrue de l’Internet (certains sites de recrutement proposent aujourd’hui ce type de test en complément de la fonctionnalité classique de dépôt de cv).
Les soft skills d’aujourd’hui ne sont finalement ni plus ni moins que ce qu’on appelait la personnalité hier…