Depuis 2012, la Chine connaît une véritable explosion du marché immobilier. L’urbanisme se développe rapidement, tandis que les prix du logement grimpent à une vitesse folle. Inquiétant ou normal, l’immobilier chinois ne connaît pas la crise.
Les mesures de l’Etat pour limiter la hausse
A la fin de 2013, l’économie chinoise a atteint la coquette somme de 9 000 milliards de dollars. Parmi les nombreux impacts, le marché immobiliser semble avoir été très marqué par cette hausse. La demande est en effet de plus en plus conséquente, notamment à cause du phénomène d’urbanisation. Chaque année, il est estimé que dix millions de chinois quittent les campagnes pour venir s’installer en ville.
La conséquence ne s’est pas fait attendre. En un an, le marché immobilier chinois a enregistré une hausse de près de 11 %, d’après le site d’annonces Soufun. Les projets immobiliers se développent en masse et les prix au mètre carré connaissent un bond sans précédent.
Devenu un problème grave en Chine, l’immobilier s’est vu limité par des mesures restrictives du gouvernement. Le président Xi Jinping souhaite accroître l’offre de logements afin de limiter la fracture sociale entre les riches et ceux qui ne peuvent pas accéder à la propriété. Une politique davantage sociale serait en cours, notamment en ce qui concerne le développement des emplois et la création de logements sociaux financés par l’Etat. Afin de régir ce marché immobilier, des taxes ont été mises en place.
Des divorces pour éviter les taxes
Parmi les mesures restrictives du gouvernement chinois, visant à endiguer la hausse des prix, les fiscalités sont devenues plus sévères et l’achat d’un deuxième logement limité. Mais les conséquences ont été plus que surprenantes…. En 2013, pas moins de 40 000 couples ont rompu leur contrat de mariage afin d’échapper à la plus-value immobilière. A Shanghai, le nombre de divorces est passé à 40 % en un an !
En effet, le gouvernement a adopté une législation imposant une taxe de 20 % sur les plus-values à la vente. Cependant, la loi permet aux couples divorcés possédants deux biens immobiliers de se partager les propriétés et d’en revendre une, sans être imposés. Cette faille dans la législation permet ainsi à ces fraudeurs de réaliser une économie de dizaine de milliers d’euros, pour ensuite se remarier en toute simplicité.
Cette zone grise dans la loi compromet les projets de l’Etat chinois. En effet, à la base ce projet de taxation visait à enrayer les mécanismes de spéculation du marché immobilier. Au final, les plus malins trouvent tout de même le moyen de contourner la loi.
Le cas de Shanghai
A Shanghai, ces mesures étatiques sont encore plus importantes car les prix atteints par l’immobilier, au cœur de la mégalopole, dépassaient ceux des autres villes. Les bureaux ont été les plus touchés par cette hausse. En effet, ils ne représentent que 5 % de l’ensemble immobilier de la ville, donc il reste largement assez de place pour en construire de nouveaux. En 2013, plus de 500 000 mètres carrés ont ainsi été proposés sur la seule ville de Shanghai.
Concernant l’immobilier résidentiel, depuis 2011 les célibataires ne peuvent pas acquérir d’appartement à Shanghai. Cette mesure très originale vise à limiter la possession de biens et à protéger le marché des spéculations acharnées. Il s’agit des célibataires « étrangers », soient les personnes qui n’ont aucune racine à Shanghai. Les chinois sont, en effet, rattachés administrativement à leur commune de naissance. Dès qu’ils la quittent, ils sont considérés comme des migrants. Pour les expatriés, il est plutôt conseillé de louer. A noter qu’il est important de sélectionner une agence immobilière connaissant bien le marché des « expats » afin d’être renseigné sur les différents quartiers. Accéder à la propriété est donc devenu toute une histoire dans l’Empire du milieu…