En octobre dernier, un documentaire français intitulé Super Trash sort au cinéma. Il montre au quotidien ce qui se passe à l’intérieur de la méga-décharge de Villeneuve-Loubet, dans le département des Alpes-Maritimes. Pas très emballant… Des camions-poubelles déversent en continu nos déchets, des montagnes charriées par des bulldozers. On y voit de tout, produits pharmaceutiques, produits alimentaires non périmés, jusqu’au tapis rouge du festival de Cannes ! D’après ces images, il reste encore du chemin à faire dans la valorisation des déchets.
30% de déchets en moins, ça compte
Alors, comment mettre le moins possible au tout-venant ? Grâce au tri sélectif, bien sûr. Mais pourquoi pas aussi en adoptant des vers de terre ? Surprenant peut-être, mais ils sont une alternative simple, économique et naturelle à la case poubelle pour pas mal de nos déchets, et pas seulement pour les déchets verts. Ils sont par exemple friands de papier.
Les mouchoirs usagers, l’essuie-tout, les cartons des rouleaux de papier toilette, les boîtes d’œufs, en un mot, tout ce qui est non imprimé, les lombrics s’en régalent. Idem pour les sachets de thé, les filtres à café avec le marc, les coquilles d’œufs, le pain, le riz ou les pâtes. Plus étonnant encore, certains leur donnent la poussière de l’aspirateur (et le sac !), les cheveux coupés, les poils d’animaux et les rognures d’ongles !
D’après certains blogs bio, les vers de terre sont de vrais champions du recyclage. Ils mangeraient jusqu’à l’équivalent de leur poids par jour et réduiraient par cinq le volume initial qu’ils ont absorbé, une baisse non négligeable de la taille des poubelles ! Intéressant, surtout quand on paie une taxe des ordures ménagères au poids. D’autant plus que les résidus de la digestion des lombrics peuvent être réutilisés et ne partent pas à la décharge.
En effet, les vers de terre rejettent une sorte de terreau appelé compost et un jus noirâtre. L’un comme l’autre sont d’excellents engrais pour le jardin ou les plantes d’intérieur, à condition d’être utilisés avec précautions. Extrêmement concentré, le jus de lombrics doit être dilué à hauteur d’un volume de jus pour dix volumes d’eau pour pouvoir nourrir les géraniums. Il en va de même pour le compost qui doit être mêlé à de la terre pour être bénéfique.
Comment s’équiper gratis ?
Il est facile de se procurer les vers utilisés pour le compostage, et ce gratuitement. L’Eisenia foetida est relativement courant, même si ce n’est pas les gros vers de terre qu’on trouve quand on bêche la pelouse. De quatre à cinq centimètres de long, il est rouge tigré de gris ou de jaune et préfère les matières en décomposition. C’est donc dans les tas de fumier ou à l’automne, dans les tas de feuilles mortes, qu’il faut le chercher. Il existe également des bourses aux lombrics sur Internet où l’on peut entrer en contact avec un donateur en moins de trois clics. Rendez-vous notamment sur le site plus2vers.fr pour s’approvisionner.
Il faut en gros 500g de vers de compost pour démarrer un lombri-composteur, un peu de terreau de bonne qualité, quelques déchets verts (des épluchures de fruits et légumes feront très bien l’affaire) et du carton. Sans odeurs, les lombrics peuvent être installés à l’intérieur de la maison. Ils ont besoin d’une température moyenne de 20°c pour bien « travailler ». Il est possible de fabriquer soi-même son appareil avec des bacs de frigolite ou des bacs en plastique. Quelques sites web donnent des solutions simples et astucieuses pour se lancer à peu de frais, notamment sur www.nature-obsession.fr, où des vidéos sont proposées pour monter un lombri-composteur avec des matériaux de récupération.
100% écologique et 100% économique, le lombri-compostage est une technique ludique pour diminuer la production des déchets ménagers (de l’ordre de 30% selon certaines sources) et pour sensibiliser les enfants à la préservation de l’environnement.