Avec les taux d’emprunt qui remontent en ce début d’année 2016, les conditions sont décidément moins avantageuses qu’en 2015. Dans ce contexte, est-ce toujours intéressant de pousser la porte de son banquier pour renégocier son prêt immobilier ? Voici quelques éléments de réponse.
Renégocier son prêt immobilier en 2015
Les emprunteurs qui ont renégocié et signé leur avenant ou offre de prêt en juin 2015 ont bénéficié des meilleurs taux jamais observés en France. Ces chanceux ont, pour certains, gagné plusieurs années de remboursement, voire économisé quelques milliers d’euros.
Par ailleurs, il faut savoir qu’on peut renégocier de deux façons différentes : soit directement auprès de son prêteur – il s’agit alors d’un avenant qui vient se greffer au contrat initial de prêt et qui inclut les nouvelles modalités. Soit en passant par une autre banque qui rachète l’emprunt dans le but de proposer un nouveau financement avec des conditions nettement plus intéressantes que celles stipulées dans le contrat initial.
Cette bonne opération est toujours valable, dans le sens où les taux de ce début d’année restent plus bas que les années précédentes. Les emprunteurs n’ayant pas encore sauté le pas ou ayant pris du retard peuvent encore bénéficier de telles conditions avantageuses.
En décembre 2015, le taux moyen (dans l’ancien et dans le neuf confondus) était de 2,20% pour l’emprunt. Pour la renégociation, ce taux est encore moindre : les professionnels estiment qu’un emprunteur qui souhaite quitter sa banque et renégocier son prêt peut obtenir des conditions sous la barre des 2% en matière de taux. Une aubaine pour les propriétaires.
La renégociation a-t-elle vraiment profité à tous ?
La renégociation a surtout profité aux emprunteurs qui étaient dans leurs premières années de remboursement. Pour les autres, le gain était inexistant du fait d’un prêt trop ancien.
Dans un autre cas de figure, de nombreux ménages n’ont pas opté pour la renégociation de prêt mais plutôt pour le regroupement de prêts immobiliers car leurs mensualités étaient trop lourdes et leurs prêts à la consommation prenaient déjà une part importante des emprunts.
La différence entre le rachat et le regroupement est simple :
- Un rachat concerne un seul emprunt
- Le regroupement en concerne au moins deux, qui peuvent être similaires ou complètement différents
L’objectif du regroupement est essentiellement d’allonger la durée de remboursement et donc de réduire la mensualité, ce qui a pour effet de majorer le coût total du crédit. Certes, l’opération permet de se sortir d’une situation financière délicate, mais elle ne fait pas gagner d’argent comme c’est le cas lors d’une renégociation.
De nombreux emprunteurs n’ont pas surfé sur la renégociation mais bel et bien sur le regroupement de prêts immobiliers, deux opérations distinctes que les professionnels et les sites d’informations continuent de confondre. Ils utilisent souvent des termes inadaptés, volontairement ou par manque de connaissances.
Perspectives pour 2016
Pour conclure, 2016 restera une année intéressante pour ceux qui souhaitent renégocier leur prêt immobilier comme pour ceux qui préfèrent opter pour le regroupement. Le fait est que les taux, en augmentation douce mais indéniable depuis plusieurs mois, restent en-deçà de ce qui se pratiquait les années précédentes.
Toutefois, avant de faire le moindre geste en direction de son prêteur, il est indispensable de faire une estimation de ce qu’une action ou l’autre aura pour conséquence, et s’assurer qu’il y ait un gain à la clé plutôt qu’une majoration du coût total. C’est la condition sine qua non à une optimisation réussie de ses finances.
Sachez enfin que le taux n’est pas le seul indicateur à prendre en considération : il faut s’attarder sur le coût du crédit et ne pas négliger l’assurance, qui est un facteur important. Alors, à vos calculatrices pour vous organiser financièrement en 2016 !